La chicorée et le gingembre, infusions et décoctions

Un petit rappel de notions phyto :

. L’infusion est utilisée pour les feuilles, fleurs et bourgeons. Chauffer l’eau dans une casserole émaillée jusqu’au point de frémissement (comme pour le thé). Verser les plantes, couvrir d’une assiette (pas de couvercle métal) et laisser 10 mns. Filtrer.

. La décoction est utilisée pour les tiges, les racines, les graines. Chauffer l’eau et verser les plantes. Laisser le feu sous la casserole, sans faire bouillir le mélange, 5 mns. Laisser infuser environ 20 mns. Filtrer.

. La macération à froid est toujours la meilleure façon de procéder pour valoriser au maximum les plantes et en obtenir tous les principes actifs. La macération est valable pour toutes les parties de la plante (feuilles, fleurs, graines, tiges, racines). Le soir, remplir d’eau un saladier en verre ou en terre cuite. Verser les plantes, couvrir d’une assiette et laisser infuser toute la nuit. Le matin, filtrer la quantité désirée, la faire tiédir si besoin avant consommation.

Les quantités de plantes à infuser seront fonction de la quantité d’eau, bien sûr, et aussi de son propre goût et ressenti (goût prononcé ou non). Compter en moyenne une petite pincée de plantes par petite tasse, ou trois pour un mug. Les plantes aromatiques comme la menthe, la mélisse ont un goût fort et doivent être consommées avec modération. Les plantes comme l’ortie (même si son goût est un peu âcre), la bruyère, l’alchémille, l’achillée millefeuille, le tilleul, la lavande ne posent aucun problème au niveau du goût.

Mais je voulais aussi vous parler de certains produits en infusion et décoction que j’ai redécouverts. Il s’agit de l’infusion de chicorée et de la décoction de gingembre.

. La chicorée était un produit très utilisé autrefois, associé au café la plupart du temps, mais on consomme toujours beaucoup les feuilles de la chicorée en salade, c’est-à-dire l’endive. On trouve les paquets de chicorée (racine torréfiée) en supermarché et le prix en est dérisoire (1,30 euros le paquet de 500g). Autant ne pas se priver de ses bienfaits!

Que retrouve-t-on dans l’endive?

« Des fibres douces composées de cellulose et d’hémicelluloses
2,2 g de fibres pour 100 g. Ces fibres sont principalement hydrophobes, c’est-à-dire n’ont aucune affinité avec l’eau, sont très tolérées, et facilitent le transit intestinal.

Antioxydant
Du sélénium en quantité relativement importante (0,013 mg pour 100 g) cet oligo-élément doté de propriétés antioxydantes. Comme nous le savons les antioxydants permettent de neutraliser les radicaux libres du corps jouant ainsi un rôle de prévention contre les maladies cardiovasculaires et certains cancers.

Des fructoses : l’inuline
L’endive contient une quantité importante d’inuline, soit plus de 70 % de son poids sec. Considérée comme un probiotique l’inuline n’est pas digérée, ni absorbée par l’intestin grêle et permettrait de développer des bactéries bénéfiques à l’intestin, comme les bifido-bactéries. Elle permet de lutter contre les dérèglements de la flore intestinale et de réduire le risque de cancer de l’intestin.

Caroténoïdes
Crue ou cuite, l’endive contient est riche en caroténoïdes, dont la lutéine et le bêta-carotène.
Le goût amer de l’endive est dû à la présence de deux acides organiques : l’acide quinique et l’acide caféique concentrées dans le cône à la base de l’endive.

Une source de vitamines et de minéraux non négligeables pour notre système immunitaire.

Vitamine A bêta-carotène : (50 µg) Essentielle pour la santé, la vitamine A joue également un rôle important dans la vision au niveau de l’adaptation de l’œil à l’obscurité, elle participe également à la croissance des os, à la régulation du système immunitaire. Notre organisme peut transformer en vitamine A certains caroténoïdes on les qualifie de provitamine A ou bêta-carotène. Ce qu’il faut savoir c’est que le bêta-carotène ne se transforme en vitamine A que dans la mesure où l’organisme en a besoin. Le bêta-carotène est un pigment qui a une action filtrante face au soleil.
Vitamine B1 : c’est une coenzyme, importante pour la production d’énergie puisée dans les glucides que nous absorbons. Elle favorise la transmission de l’influx nerveux et aide à une bonne croissance.
Vitamine B2 : importante dans la production d’énergie. Elle sert aussi à la fabrication des globules rouges et des hormones, ainsi qu’à la croissance et à la réparation des tissus.
Vitamine B5 ou acide pantothénique : qui une fois dans l’organisme se transforme en coenzyme A et agit sur le système nerveux et les glandes surrénales, on l’appelle aussi « vitamine antistress ». Elle participe également à la formation et à la régénération de la peau et des muqueuses, au métabolisme des lipides et jouerait un rôle essentiel dans les mécanismes régulateurs de l’adrénaline, de l’insuline et de la porphyrine (un précurseur de l’hémoglobine).
Vitamine B6 : elle est essentielle car notre organisme ne sait pas la fabriquer et joue un rôle de cofacteur dans un grand nombre de processus liés au métabolisme des acides aminés et des protéines.
Vitamine B9 : joue un rôle essentiel dans la fabrication de toutes les cellules de notre corps, dont la production de notre matériel génétique, le bon fonctionnement du système nerveux et immunitaire.
Vitamine C : (3,25 mg/100 g) le rôle que joue la vitamine C dans l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes. Elle contribue aussi à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.
Vitamine E : (0,1 mg/100 g), est un antioxydant très important, protecteur des cellules du corps, notamment les globules rouges et les globules blancs (cellules qui font partie du système immunitaire).
Vitamine K1 : (231 µg/100 g), joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Elle participe aussi à la formation d’une protéine de l’os : l’ostéocalcine et retarde l’apparition de l’ostéoporose en maintenant le calcium dans les os.

Calcium : (44 mg/100 g), joue aussi un rôle important dans la coagulation du sang, le maintien de la pression sanguine et la contraction des muscles, dont le cœur.
Cuivre : (0,0519 mg/100 g), en tant que constituant de plusieurs enzymes, le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Fer : (1,4 g/100 g)
Magnésium : (11,8 mg/100 g), le  » sel antistress « . Assure un bon équilibre nerveux et régularise l’excitabilité musculaire. Une carence favorise la fatigue, l’anxiété, l’insomnie, la constipation et la spasmophilie. Très utile à l’être humain car il participe au développement osseux, à la construction des protéines, les dents et le système immunitaire.
Potassium : (380 mg/100 g), important pour la croissance et l’entretien des cellules. Indispensable au système nerveux et à la contraction musculaire normale – y compris le muscle cardiaque – le potassium est également un électrolyte qui aide à équilibrer les fluides du corps humain, important pour maintenir une bonne pression artérielle.
Phosphore : (71 g/100 g) considéré comme le deuxième minéral le plus abondant de l’organisme après le calcium. Il joue un rôle important pour le maintien de la santé des os et des dents. Zinc.
Sélénium : (0,013 mg pour 100 g), très riche en antioxydant. Il est indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire et de la glande thyroïde
Zinc : (0,18 mg/100 g). »(1)

. Le gingembre est consommé cuit dans les plats, confit en sucrerie, cru râpé ajouté aux salades mais il peut aussi être bu en décoction avec du miel. Un régal tout simplement, et très réchauffant en cette période de l’année!

Propriétés du gingembre:

. traitement efficace pour la prévention des complications du diabète

. anti-bactérien, anti-viral, anti-inflammatoire

. stimule le système immunitaire (allergies, asthme)

. redonne de la vitalité (convalescence, asthénie, fatigue)

. diminue les douleurs intestinales, gaz et ballonnements, les nausées

. combat les douleurs rhumatismales (arthrose)

. riche en minéraux comme les phosphore, manganèse, magnésium mais aussi calcium, sodium et fer; vitamines B1, B2, B3, vitamine C en frais

. à consommer associé au curcuma et à la cannelle, au poivre, au ginseng pour un effet décuplé; avec le miel qui est lui aussi source d’immenses bienfaits!(2)

Alors, quoi de mieux que nos bonnes vieilles tisanes pour passer l’hiver en forme?

(1)source:site « Energie Santé » article de Jacky Thouny « La perle du Nord que les Chtis appellent chicon »

(2) voir le site incontournable de « Mr Ginseng » pour toutes les propriétés des plantes et condiments

le plantain

Prenez, usez et abusez des plantes, même si vous ne connaissez pas exactement leurs vertus, elles, elles sauront ce qu’elles doivent faire! faisons leur confiance!

Le plantain est une plante vivace très courante en France. Nous trouvons surtout deux variétés : le grand plantain et le plantain lancéolé.

 

Plantain moyen

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grand plantain                                                                          Plantain lancéolé

 

 

 

 

 

 

Plantain lancéolé

 

 

 

Le grand plantain a des feuilles arrondies, en rosette au pied de la plante alors que le plantain lancéolé (en forme de lance) a de nombreuses feuilles étroites et longues, profondément nervurées (herbe aux cinq coutures). Nous les trouvons toutes deux sur les talus, dans les prés, dans les jardins, de mars à octobre. Sa caractéristique est d’avoir une odeur forte d’humus, de champignon quand on écrase les feuilles entre les doigts.

Le plantain n’est pas très utilisé en herboristerie à l’heure actuelle et c’est bien dommage! Il compte parmi les très rares représentants des plantes astringentes-émollientes (1), l’astringence qui resserre les tissus et facilite la cicatrisation, l’émollient, son contraire, qui amollit et détend les parties enflammées ou irritées.

Propriétés internes

. vertu dépurative (qui nettoie)  dans les maladies des voies respiratoires, des voies urinaires (favorise l’élimination de l’acide urique), du foie et tout autre système, la maladie n’étant que le résultat de l’accumulation des déchets dans ces organes et systèmes.

. vertu émolliente (adoucissante) et anti-inflammatoire dans les bronchites et catarrhes bronchiques, dans les diarrhées, les inflammations de la gorge (angines).

. vertu laxative: pour les intestins, les graines de plantain mucilagineuses, ou psyllium (3), servent de laxatif en gonflant et favorisant l’évacuation.

Propriétés externes

. vertu astringente sur les blessures de tout genre avec une certaine activité anti-bactérienne (2), sur les yeux irrités

. vertu calmante sur les piqûres d’insectes et d’ortie

Utilisations

. en interne sous forme d’infusion prolongée (feuilles) ou de décoction (feuilles, tiges et racines)

. en externe sous forme de compresses imbibées d’une infusion/décoction concentrée, sous forme de feuilles écrasées et appliquées telles quelles sur les blessures, plaies et piqûres

. jeunes feuilles crues à rajouter en petits morceaux aux salades, feuilles cuites dans les soupes et légumes cuits

. graines (ou psyllium) pour favoriser l’évacuation des selles

. les graines sont aussi très appréciées des oiseaux à une époque de l’année où les vivres se font rares!

 

(1) source: « Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul Victor-Fournier, éditions Omnibus, préfacé par Clotilde Boisvert, fondatrice de l’Ecole des Plantes à Paris

(2) source: « Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard Debuigne et François Couplan, éditions France Loisirs 2010

(3) le psyllium se vend à part de la plante, il sera utilisé dans de l’eau où on le laissera gonfler, et accompagné de deux autres verres d’eau pour éviter une possible déshydratation

 

La sauge et le tilleul

Pour clore le chapitre des plantes à utiliser en période hivernale, je termine par deux plantes majeures, la sauge et le tilleul.

La sauge (salvia qui vient de salvare en latin « guérir »), ou herbe sacrée, de la grande famille des labiées médicinales comptant plus de 500 espèces, est un sous-arbrisseau de 20 à 70 cm de hauteur qui pousse à l’état spontané dans tout le midi de l’Europe, dans les coteaux et rocailles arides de la région méditerranéenne. Très cultivée, même dans le nord de la France, elle survit à de très faibles températures et fleurit en juillet, se parant de grosses fleurs bleu-violet caractéristiques.

Sauge en fleur

Sauge officinale en fleur

Il existe plusieurs types de sauge. La sauge officinale, sauvage ou cultivée, est la plus couramment rencontrée. Elle figurait dans la plupart des jardins des monastères au IXème siècle puis ensuite dans les jardins des paysans. « Sauge au jardin éloigne du médecin » ou « pourquoi mourrait-on lorsqu’on cultive la sauge, si ce n’est qu’aucune plante des jardins n’est assez forte contre la mort? », ces maximes montrent à quel point les vertus médicinales de la sauge étaient appréciées.

Il existe aussi, entre autres,  la sauge des prés, ou germandrée sauge des bois, que l’on rencontre à l’état sauvage dans les lieux humides (bords de rivières et d’étangs), la sauge verveine, sauvage et beaucoup moins utilisée et la  sauge sclarée  ou sclarée,  plus décorative et d’odeur plus agréable que les autres sauges. La sclarée était aussi renommée que la sauge officinale et portait le surnom de Toute-bonne. Dépassant 1m avec de longs épis de fleurs allant du rose au violet, elle était cultivée pour sa beauté et ses vertus.

germandrée sauge des bois

germandrée sauge des bois

File:Sauge1.jpg

sauge sclarée

Toutes ces différentes variétés de sauges ont les mêmes propriétés. Elles sont:

. stimulante (accroît l’énergie des fonctions organiques et active la circulation) contre la neurasthénie et le surmenage

. tonique, digestive, calme les vomissements spasmodiques, les diarrhées

. diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure élimination) contre l’œdème

. antispasmodique (calme les convulsions, les spasmes, les états nerveux, enraye les catarrhes, les toux)

. fébrifuge (calme la fièvre)

. antiseptique (s’oppose au développement des microbes) et astringente (resserre les tissus) arrête les hémorragies

. antisudorale (limite la transpiration) contre les sueurs nocturnes

. hypoglycémiante (abaisse le taux de sucre dans le sang) pour les diabétiques

. emménagogue (provoque l’apparition des règles et calme les pertes utérines, favorise la conception), effet de normalisation

. résolutive et vulnéraire (facilite la cicatrisation et la guérison des plaies) contre les maux de dents et gencives

On se sert de la sauge contre la goutte, le rhumatisme chronique, les maux de tête d’origine digestive et nerveuse, les aphtes, les amygdalites,…Devant tant de vertus thérapeutiques, pourquoi se priver de la sauge?

Mode d’emploi

. infusion: 1 à 2 feuilles pour une tasse style mug, 1 tasse après chaque repas (digestif et tonique), 1 tasse au coucher (sueurs nocturnes et asthénie), pour bains de bouche et gargarismes (aphtes, maux de gorge)

. frictions de feuilles fraîches ou poudre de feuilles sèches sur dents et gencives (protège des caries et infections)

. Vin: 1 litre de vin bouillant sur une poignée de feuilles, laisser infuser une demi-heure, sucrer au miel et filtrer. 3 cuillerées à soupe par jour comme fortifiant et au coucher contre les sueurs nocturnes, comme cicatrisant sur les plaies, ulcères, hypoglycémiante

 

Le tilleul est un de nos plus beaux arbres indigènes (originaire d’Europe) avec sa haute stature (de 15 à 20 m), ses feuilles en forme de cœur, ses fleurs odorantes. Il existe trois sortes de tilleuls: le tilleul des bois ou tilleul mâle (à petites feuilles bleuâtres en dessous) qui est sauvage, le tilleul de Hollande à feuilles vertes en dessous et le tilleul à grandes feuilles, dit tilleul femelle, présent surtout dans la région parisienne, l’est et le centre.

La longévité des tilleuls est remarquable, 400 ans et plus. Leur pouvoir de régénération aussi, certains tilleuls décapités pendant une tempête voit leur tête repousser. Le tilleul le plus vieux en Basse Bavière dans le village de Ried est estimé à 1 000 ans (1) et le tilleul de Linn en Suisse est âgé de 600 ans.

Le tilleul fleurit abondamment en juin/juillet et embaume littéralement. Son nectar est très prisé des abeilles. On se sert surtout de ses fleurs avec la bractée en infusion, mais aussi de ses feuilles et de son écorce.

Vertus thérapeutiques

les fleurs sont antispasmodiques et calmantes (contre les troubles nerveux, l’asthme, la migraine, la toux), sudorifiques et diurétiques (mauvaises digestions, vertiges, refroidissements, grippes, bronchites, maux de reins et de vessie, courbatures, coliques), prévient l’artériosclérose (fluidifie le sang), calmantes et adoucissantes.

Les feuilles et la seconde écorce (liber) en décoction sont émollients et adoucissants grâce à leur abondant mucilage (contre les diarrhées,  gastro-entérites,  douleurs de la goutte, sur les furoncles, brûlures, plaies, dartres, hémorroïdes).

Mode d’emploi

. infusion de fleurs, ou fleurs+bractée: une poignée de fleurs pour une tasse style mug, 3 à 4 tasses par jour entre les repas

. décoction de feuilles et de seconde écorce: 5 à 10 g par litre d’eau pour l’usage interne (en boissons ou en lavements) et 50 à 100 g par litre d’eau pour pansements (plaies), bains de bouche, gargarismes et bains (convulsions, convalescence)

. essence homéopathique préparée avec les fleurs fraîches contre les rhumatismes, l’urticaire, les maux de vessie et de reins

(1) « Tour du monde en 80 arbres » Thomas Parkenham

Source: « Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor Fournier,première édition en 1947, édition Omnibus, 2010, préfacée par Clotilde Boisvert, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris

 

L’ortie et la prèle

L’ortie et la prèle sont les deux plantes majeures dont on peut se servir toute l’année pour se reminéraliser, principalement l’ortie puisqu’elle pousse en tout lieu et en toute saison (hors gel) et se prête à toutes les utilisations (infusions, cuite comme les épinards, crue hachée dans les salades).

L’ortie est une plante vivace, haute de 50 cm à 1 m, abondante dans tout sol riche en azote (décombres, chemins, jardins) et sa propagation par sa racine rampante la rend parfois envahissante. Munie de multiples poils rigides urticants sous les feuilles (uniquement), elle inflige une désagréable brûlure (acide formique) à celui ou celle qui ne prend pas la précaution de mettre des gants ou de la tenir fermement par la tige sans toucher le dessous des feuilles. Une fois sèche, elle ne pique plus. Malgré cela on peut dire que l’ortie est l’amie de l’homme et elle sait se faire pardonner par ses innombrables vertus.

ortie piquante

ortie piquante

Vertus thérapeutiques externes et internes

. anti-inflammatoire (1) contre les douleurs rhumatismales, l’arthrite, l’inflammation des voies urinaires et de la prostate

. diurétique (augmente le volume des urines pour évacuer les déchets) et dépuratif dans le cas d’eczéma, de psoriasis et pour éviter la formation de calculs rénaux

. astringente (resserre les tissus) pour soigner les hémorragies (règles trop abondantes, saignements de nez), résolutive et détersive pour soigner les ulcères, les plaies enflammées, les tumeurs, les suppurations

. nutritive et minéralisante par sa richesse en protéines, chlorophylle, acides aminés, vitamines, sels minéraux et oligo-éléments: sept fois plus de vitamine C que l’orange, deux fois et demi plus de fer que les épinards, autant de calcium que le fromage et énormément de vitamine A (pour la vue, la peau et le système immunitaire)

. enrichit l’organisme en globules sanguins (accroît la teneur du sang en hémoglobines)

. antidiarrhéique et régulateur du transit intestinal, antidiabétique

. digestive (graines) contient de la sécrétine qui est le meilleur stimulant stomacal, pancréatique, biliaire et intestinal

Mode d’emploi

. infusion ou décoction des feuilles: une grosse pincée de feuilles séchées pour une tasse style mug à boire entre les repas ou avant les repas 3 fois/jour

. gargarismes: décoction de feuilles contre les amygdalites, aphtes et inflammations des gencives

. compresses de feuilles fraîches écrasées sur les plaies, les ulcères

. décoction de racine: 20 g pour un litre d’eau, à boire en deux jours entre les repas, pour son effet diurétique et dépuratif (peau, vessie, reins)

. macération de racine dans l’alcool: 60g de racine d’ortie et 60g d’origan pour un litre d’alcool, à laisser au soleil pendant une quinzaine de jours, 3 cuillères à soupe du mélange dans 1/4 l d’eau, en lotion pour la repousse des cheveux et contre les pellicules (minéralise le cuir chevelu)

L’ortie séchée sert également de fourrage pour le bétail et les volailles depuis très longtemps et offrait la nourriture aux populations préhistoriques. Ses tiges fibreuses servaient à faire des liens et du tissu, ce même tissu a d’ailleurs été utilisé pendant la seconde guerre mondiale pour fabriquer des toiles de tente, des sacs, liens, cordes et même des chaussettes! Quand je vous disais que l’ortie est l’amie de l’homme…

La prèle  est une plante vivace, de la famille des fougères, qui se propage par sa souche ancrée très profondément dans la terre et qui nous vient de temps immémoriaux. C’est une plante cryptogame, c’est-à-dire sans fleur, limitée à une tige dressée, rigide et striée, cylindrique et verte. Elle préfère les lieux humides ou même l’eau peu profonde. En mars/avril elle produit des tiges rougeâtres fertiles,  sans pigment vert, qui disparaissent, et en mai/juin des tiges stériles, vertes et ramifiées.

Nous trouvons surtout deux types de prèle, la prèle à polir (tige seule) assez rare et la prèle des champs (tige et rameaux). Riche en silice, la tige est abrasive et servait à polir le bois et les métaux.

prèle des champs

prèle des champs

prèle à polir

prèle à polir

Vertus thérapeutiques

. La prèle est un puissant diurétique (augmente le volume des urines pour faciliter l’évacuation des déchets) dans les maladies des reins et de la vessie

. un hémostatique remarquable contre les hémorragies et les vomissements de sang

. un réparateur des tissus, grâce à la silice (2), dans le traitement des plaies et ulcères (cicatrise)

. un reminéralisant de premier ordre (notamment dans le traitement de la tuberculose)

Malgré son aspect primitif, la prèle a donc des vertus immenses comparables à l’ortie.

Mode d’emploi  (des tiges vertes)

. Décoction: faire bouillir 30 g de tiges sèches dans 1/2 l d’eau, à prendre en 3 fois dans les 24h (diurétique et minéralisant)

. poudre de tiges séchées: 1 g avant chacun des deux repas principaux (anti hémorragique interne)

. Lotions avec la décoction contre les inflammations des yeux, compresses avec la décoction sur les plaies, les contusions, eczéma, en bains de pieds ou de mains contre la transpiration (avec de la sauge à parts égales)

(1) L’inflammation est la réaction de l’organisme qui vient littéralement « manger » les déchets acides accumulés, dans les articulations par exemple. Quand il y a inflammation, il y a acidose de l’organisme. La seule solution est de revenir à une alimentation physiologique (fruits, légumes crus, noix, baies), avec les tisanes pour aider le travail du corps.

(2) On reconnait « à la silice à l’état colloïdal la faculté d’accroître l’élasticité et la résistance de la peau et celle de la reconstituer sur les escarres et les ulcères des membres inférieurs » G.P. Unna

Sources:

« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor Fournier, édition Omnibus, 2010, préfacé par Clotilde Boisvert, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris

« Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard Debuigne et François Couplan, Edition Larousse et France Loisirs 2009,

L’alchémille et l’achillée millefeuille

L’alchémille commune est une plante vivace, légèrement rampante,de 10 à 20 cm, aux feuilles arrondies bordées de nombreux lobes dentés, d’un vert très clair. On la trouve à l’état sauvage dans les prés humides, les bois frais et clairs, les pâturages dans toute l’Europe. Elle est cultivée également dans nos jardins où elle résiste très bien à la chaleur comme aux gelées, avec une croissance modérée et sans entretien particulier.

fleurs alchémille

fleurs alchémille

 

Après la pluie ou tôt le matin , une goutte de pluie ou de rosée mêlée à l’eau végétale secrétée par la plante reste au creux de chaque feuille, nommée « eau céleste » par les alchimistes autrefois. L’aspect ample des feuilles de l’alchémille lui vaut le surnom de « manteau de Notre-Dame ». La plante fleurit en été en bouquets vaporeux de minuscules fleurs jaunes portés par une tige dressée. On la fait sécher en entier à l’ombre, sans trop la secouer pour ne pas effriter les fleurs.

Vertus thérapeutiques internes

Toute la plante (fleurs, feuilles, racine) est astringente (resserre les tissus), tonique (action tonique sur l’ensemble des organes), stomachique (favorise les fonctions de l’estomac), diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure évacuation des déchets) et surtout hémostatique (arrête l’écoulement du sang dans les hémorragies).

En premier lieu l’alchémille est à conseiller en hiver pour ses fonctions diurétique et tonique. Privés de soleil et avec une activité physique moindre, notre organisme élimine moins bien les déchets, la congestion augmente et les organes ont besoin d’aide pour fonctionner au mieux.

En second lieu,panacée de l’organisme féminin, on l’utilise depuis toujours contre les douleurs menstruelles, utérines et les suites des accouchements (lésions internes), contre la leucorrhée (pertes blanches), l’épuisement nerveux et pour améliorer l’ensemble de la constitution (influence d’ensemble sur les fonctions glandulaires). L’alchémille est une aide très précieuse pour les femmes de tous les âges (puberté, suite d’accouchement, ménopause mais à éviter pendant la grossesse) et est aussi malheureusement méconnue.

Enfin, son astringence la recommande dans les diarrhées (infusion).

Vertus thérapeutiques externes

La plante entière est cicatrisante sur les plaies, résolutive (propre à ramener les tissus à leur état normal), en lotions et collyres contre les conjonctivites (utiliser la plante en décoction)

Mode d’emploi

. infusion: une à deux pincées de plante séchée par tasse style mug, 3 tasses par jour avant ou entre les repas

. décoction pour l’usage externe : mêmes proportions que pour l’infusion (voir mon article « préparation des tisanes » pour la marche à suivre)

Nota bene: la meilleure façon de préparer les plantes est la macération. Mettre les plantes dans l’eau froide (dans un récipient en verre ou en terre ou émaillé) la veille et laisser macérer toute la nuit. Le matin filtrer le tout. A utiliser pour usage externe (lotion, collyre) ou interne comme une infusion en faisant tiédir si nécessaire.

 

L’achillée millefeuille (ou herbe à la coupure, saigne-nez) est une plante sauvage si répandue que l’on n’a jamais eu besoin de la cultiver. Facilement reconnaissable à ses feuilles très longues et composées de mille lanières, on ne peut la confondre avec aucune autre. A découvrir et expérimenter sans modération!

feuilles achillée millefeuille

feuilles achillée millefeuille

Les tiges dressées hautes de 20 à 80 cm s’ornent en été et en automne de panicules de fleurs blanches ou rosées d’odeur agréable (plante aromatique), la racine rampante colonise facilement de vastes étendues (prairies, bords des chemins, sur les talus, dans les jardins, même le bord des routes en villes). Plante médicinale connue et employée depuis la nuit des temps (préhistoire), Dioscoride (1er siècle) déclarait l’achillée millefeuille « d’une efficacité incomparable contre les plaies saignantes, les ulcères anciens ou récents ». Des rites magiques entouraient sa récolte et son emploi chez les Celtes et les peuples du nord.

fleurs achillée millefeuille

fleurs achillée millefeuille

Vertus thérapeutiques

. tonique amer: action rapide sur le cœur et le système nerveux, sur les maladies de la rate et du foie, sur les reins (expulsion des calculs rénaux) et la vessie, contre les troubles digestifs

. astringente et hémostatique: contre les hémorragies, la leucorrhée (pertes blanches), les diarrhées, les hémorroïdes

. dépurative: contre les dartres et l’acné, purifie le sang

. décongestionnante et analgésiante: contre les hémorroïdes, les fissures anales, les gerçures du mamelon (allaitement), les maux de dents (feuilles et racines mâchées)

.emménagogue: contre les troubles menstruels et pour favoriser la venue des règles

En externe, seule l’infusion est à privilégier (plaies), la plante fraîche pouvant provoquer une inflammation de la peau chez certaines personnes.

Mode d’emploi

. infusion: à ne préparer qu’en petites quantités (noircit rapidement); une à deux pincées de feuilles et fleurs (fraîches ou sèches) par tasse style mug, 1 à 3 tasses par jour avant ou entre les repas

. suc frais (extracteur de jus indispensable): en externe sur ulcères, crevasses et hémorroïdes

. décoction pour lavements (leucorrhée)

. pommade: (pour applications sur hémorroïdes et ulcères) mélanger à proportions égales le suc frais de la plante avec une huile végétale et de la cire d’abeille.

. en homéopathie on utilise l’achillée millefeuille contre la congestion cérébrale, les vertiges, les larmoiements, les inflammations des yeux, les douleurs d’oreilles, les fractures et les vers.

. dans les salades, au printemps, utiliser les jeunes feuilles d’achillée millefeuille à la façon du persil et les fleurs dans les desserts à la façon de la vanille

Sources: « Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor Fournier édité en 1947, préfacée par Clotilde Boisvert, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris, édition Omnibus, 2010

« Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard Debuigne et François Couplan, édition Larousse 2009, réédité par France Loisirs 2010

 

 

 

La lavande et la mauve


Lavande

La lavande, plante méditerranéenne par excellence, est connue de tous. Plante aromatique et balsamique (qui calme les muqueuses des voies respiratoires) comme l’hysope et le romarin, elle porte des feuilles étroites et lancéolées le long de la tige dressée et un bouquet de petites fleurs bleu-mauves à l’extrémité.

Cultivée en masse sur des pentes rocailleuses calcaires bien exposées, principalement dans la région méditerranéenne mais aussi dans les Cévennes, une partie des Pyrénées et en Corse, c’est l’une des espèces les plus mellifères très appréciées par les insectes butineurs.

Employée principalement en pharmacologie et dans la cosmétique, on retrouve la lavande sous de multiples formes (alcools, vinaigres, eaux de toilette, mais aussi comme « bois » de chauffage). Ses vertus thérapeutiques sont très étendues et se prêtent à toutes sortes de préparations: infusion, essence, huile essentielle, alcoolature…Elle devrait faire partie de notre pharmacie au quotidien car elle soulage bien des maux.

Vertus thérapeutiques

. stomachique (fortifie l’estomac)

. diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure élimination des déchets)

. sudorifique (fait transpirer pour une meilleure élimination des déchets par la peau)

. cholagogue (fortifie le foie)

. carminative (expulse les gaz de l’intestin)

. stimulante (fortifie l’organisme en accroissant l’énergie des fonctions organiques et accélère la circulation)

. antispasmodique (calme les convulsions, les spasmes, les états nerveux)

. vermifuge (combat les vers intestinaux)

Mode d’emploi en usage interne

. en infusion (fleurs ou fleurs et feuilles): 2 à 3 tiges par (grande) tasse type « mug » ou une à deux pincées de plante séchée par tasse, 3 à 4 tasses entre les repas (pour l’appareil digestif dans son ensemble)

. essence de lavande (en pharmacie), 4 à 5 gouttes dans une tisane ou sur un morceau de sucre (même fonction que l’infusion) ou en gargarismes dans un peu d’eau

Mode d’emploi à usage externe

. en infusion comme lotions oculaires (quelques gouttes de l’infusion dans chaque œil), comme lotion capillaire (apaise le cuir chevelu)

. en décoction contre les rhumatismes, la goutte, les enflures et contusions, les ecchymoses, les bleus, les luxations, les entorses: faire des compresses à laisser sur les zones douloureuses

. en sachets de fleurs séchées que l’on applique sur les contusions

. en bains comme fortifiants pour les enfants, pour soigner les rhumatismes, la goutte

. en macération des fleurs dans de l’eau de vie pour nettoyer et aider à la cicatrisation des plaies et ulcères; on peut se servir également de l’essence de lavande pour le même usage (compresses)

. en applications d’essence de lavande sur la poitrine après des maladies graves du poumon (congestion pulmonaire, pneumonie) pour tonifier cet organe

De plus, les sachets de fleurs de lavande séchées  s’emploient pour parfumer les armoires de linge et écarter les mites.

La lavande est une panacée! Usons et abusons de cette merveille de la nature!

fleurs et feuilles de mauve

La mauve, beaucoup moins connue que la lavande, se rencontre souvent dans les jardins et dans les terrains vagues, les bords de chemins à l’état spontané. Commune dans toute la France, sauf en région méditerranéenne, elle fleurit tout l’été.

Parfois plante semi-rampante à tiges longues (10 à 40 cms), à feuilles arrondies et petites fleurs mauves, comme la mauve à feuilles rondes, parfois plante haute dépassant un mètre, à feuilles découpées et grandes fleurs mauves, comme la mauve sauvage (ou mauve officinale), parfois plante dressée (à hauteur d’homme) à feuilles arrondies, velues et crépues, à petites fleurs roses pâles, comme la mauve crépue, on la trouve aussi sous d’autres dénominations en tant que plante ornementale cultivée: la lavatère et la mauve trémière bien présentes dans nos jardins.

mauve trémière

lavatère

Toutes ces variétés de mauves sauvages ou cultivées possèdent les mêmes propriétés thérapeutiques.

Vertus thérapeutiques

. émolliente (ramollit et détend les parties enflammées ou irritées)

. adoucissante (calme les tissus irrités)

. diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure élimination des déchets)

. pectorale (adoucissante dans les bronchites)

Mode d’emploi à usage interne

. en infusion, une à deux pincées de plante sèche (fleurs, feuilles ou racines) par tasse style « mug », 2 à 3 tasses par jour, contre les irritations diverses des systèmes digestif, urinaire, respiratoire, stomacale, les inflammations des muqueuses en général (bronchites, toux, maux d’estomac, maladies de la vessie et des reins, rougeole, scarlatine des enfants, constipation)

. en gargarismes (infusion) contre les maux de gorge, les angines, les amygdalites, les inflammations des gencives

. infusion en lavements contre les coliques, contre les migraines suite à une auto-intoxication (intestins enflammés et congestionnés)

Mode d’emploi à usage externe

. en décoction ou compresses de feuilles écrasées à appliquer sur les zones douloureuses et enflammées de la peau, sur les furoncles, abcès, dans les crises de goutte (cataplasmes chauds)

. en bains contre les maladies de la peau (inflammations, ulcères), en bains oculaires contre les inflammations des paupières, la conjonctivite

La mauve fait partie des plantes pectorales(soigne les poumons) dans la « tisane des quatre fleurs »: Antennaire, coquelicot, mauve et tussilage ou dans la « tisane des sept espèces »:les  quatre précédentes plus bouillon blanc, guimauve et violette.

Notre mode de vie actuel (stress, alimentation inapproprié) est la source de multiples inflammations de toutes sortes, internes et externes, et la mauve se révèle être une source de bienfait pour tous ces maux. Malheureusement elle est souvent ignorée. Redécouvrons-là!

Source:

« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, édition Omnibus, préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice  de l’Ecole des Plantes de Paris, 1ère édition en 1947, ré-édition en 2010

La menthe et la mélisse

Menthe verte

Menthe verte

La menthe verte, appelée aussi menthe romaine ou menthe marocaine, est cultivée couramment dans les jardins avec, comme toutes les menthes, une tendance à coloniser de vastes espaces à l’aide de ses puissants stolons et à devenir envahissante. C’est la menthe utilisée pour préparer le thé et la sauce à la menthe. La menthe verte a une odeur moins prononcée que la menthe poivrée.

menthe poivrée en fleur

Menthe poivrée en fleur

La menthe poivrée, issue d’une hybridation entre la menthe verte et la menthe aquatique, est devenue une plante industrielle cultivée pour ses vertus condimentaires et médicinales et pour la production d’huile essentielle, en particulier à Milly La Forêt (Route de Nemours dans l’Essonne, Conservatoire National des Plantes Médicinales), lieu de prédilection pour la culture de toutes sortes de menthes et de mélisses. Son odeur est puissante et son goût très rafraîchissant.

La menthe des champs, appelée aussi menthe du Japon, pousse dans les prairies et les lieux humides. Son parfum est plus léger et camphré. Cultivée en grand au Japon, elle fournit le menthol.

La menthe aquatique, appelée aussi menthe blanche, est très aromatique et pousse dans les ruisseaux. Elle renferme aussi du menthol et donne une sensation de fraîcheur. Elle devient rare.

La menthe pouliot, aux petites feuilles arrondies et aux fleurs mauves en bouquets ronds et non en épis,aux tiges partiellement couchées,  se trouve à l’état sauvage dans les lieux très humides (bords d’étangs). D’odeur très agréable, plus subtile que les autres menthes, elle n’est pas cultivée car elle est considérée comme toxique si prise sous forme d’huile essentielle et à doses importantes.

La menthe sylvestre, à feuilles rondes ou longues, pousse à l’état sauvage dans les haies et les champs. Plus grande et de couleur plus blanchâtre que les autres menthes, elle est très répandue mais d’odeur peu agréable. Rarement utilisée en infusion, on la préfère sous forme de thé solaire (1).

Toutes les menthes se ressemblent, avec des feuilles plus ou moins grandes et dentées, des fleurs aux épis plus ou moins allongés (sauf la menthe pouliot aux épis ronds), une odeur aromatique plus ou moins prononcée. Elles ont également presque les mêmes vertus thérapeutiques.

On se sert des feuilles et fleurs, cueillies un peu avant la floraison de préférence (fleurissent de juillet à septembre), séchées rapidement à l’ombre pour conserver leur couleur verte (noircissent au soleil) et leur odeur.

Vertus thérapeutiques

. Plante digestive contre les maux d’estomac (stomachique), coliques, flatulences (carminative), malaises d’origine digestive, nausées, vomissements, et tout état digestif perturbé

. Plante régulatrice (à la fois tonique et calmante) du système nerveux contre les insomnies, migraines, névralgies, tremblements, palpitations

. Plante analgésique (diminue la sensation de douleur) et sédative (calmante)

. Plante antiseptique et désinfectante contre les intoxications intestinales, agit sur les muqueuses dans la toux, l’asthme, la coqueluche, donne une bonne haleine

. Plante cholagogue(augmente la sécrétion de la bile)

Mode d’emploi

. Infusion, 2 ou 3 feuilles par tasse, 1 tasse matin et soir ou après les repas

. Macération dans du vinaigre, 1 cuillerée de temps en temps en cas de vomissements

. Poudre de menthe séchée, 1 ou 2 pincées à mélanger aux boissons ou aux aliments

. Essence, 1 à 3 gouttes dans une boisson, comme stimulant de l’estomac, antiseptique, contre les coliques et diarrhées

. Huile essentielle en externe en compresses contre la névralgie faciale et les migraines. L’huile essentielle de menthe poivrée peut être toxique à fortes doses en interne.

. Teinture homéopathique contre les coliques hépatiques

. Application de la plante fraîche broyée sur les contusions, les enflures, les points douloureux des rhumatismes

. Gargarisme, eau plus essence de menthe, contre les maux de dents (gingivite, stomatite) ou en friction sur les gencives.

La mélisse, plante mellifère par excellence, (en grec « mélissa »(abeille)), ne comporte qu’une seule espèce, la mélisse officinale. La mélisse pousse par touffes, de 30 à 60 cms, et fleurit blanc de juin à août. Souvent cultivée dans les jardins et ce depuis des siècles, on peut la trouver à l’état sauvage, échappée des lieux cultivés (à moins qu’on ne la confonde avec la mélitte, très ressemblante mais qui fleurit rose). Tout terrain lui convient mais elle a une préférence pour les sols profonds et frais, ensoleillés, même si elle supporte le gel.

Mélisse

Mélisse

Vertus thérapeutiques

. Plante stimulante et antispasmodique

. Plante stomachique (contre les maux d’estomac), carminative (contre les coliques, flatulences), digestive

. Plante sédative, antiseptique et cicatrisante (plaies de toutes sortes)

Ces vertus sont sensiblement les mêmes que celles de la menthe, et la mélisse est souvent associée à la menthe dans les tisanes. L’atout majeur de la mélisse est son absence de toxicité par rapport à la menthe puisque la mélisse contient du camphre et non du menthol. La panoplie des maux soulagés par la mélisse est vaste, des troubles digestifs en général aux palpitations, migraines, vertiges, syncopes, des problèmes nerveux en tout genre aux affections des voies respiratoires, de la fatigue intellectuelle aux douleurs rhumatismales. C’est donc une plante médicinale majeure à se procurer en priorité ou mieux à faire pousser dans son jardin!

Mode d’emploi

. Infusion: 4 à 5 feuilles par tasse, 3 à 4 tasses par jour

. Eau de mélisse des Carmes: fabriquée à partir de 1611 par les Carmes de la rue de Vaugirard à Paris, c’est un excellent remède toujours d’actualité que l’on achète en pharmacie. Se conformer à la notice.

. Poudre de feuilles de mélisse séchée: en interne contre les vers intestinaux

. Compresses de la plante broyée ou compresses imbibées de l’infusion concentrée de la plante sur les plaies, les rhumatismes

(1) thé solaire: placer les plantes dans un bocal en verre transparent, couvrir d’eau froide, poser un couvercle ou une gaze; placer le bocal au soleil pour une macération de 4 à 5 heures et filtrer.

Ce procédé très doux permet d’extraire les essences les plus fines, au parfum délicat, sans charger le thé de substances lourdes souvent amères ou astringentes. On peut alors bénéficier des vertus des végétaux et en même temps d’une eau « vitalisée » et « rechargée » par les rayons du soleil.

Sources:

« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, ed.Omnibus 2010, préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris

« Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard DEBUIGNE et François COUPLAN, 2009, éd.France Loisirs

« Secrets et vertus des plantes médicinales » Sélection du Reader Digest, 1985

L’origan et la sarriette

origan en fleurs

origan en fleurs

origan feuilles et fleur

origan feuilles et fleur

L’origan (ou marjolaine sauvage) est une jolie plante de 20 à 60 cms, à fleurs mauve/violette, très fortement aromatique, que l’on trouve communément au bord des chemins et dans les sous-bois clairs. En floraison de juillet jusqu’aux premiers froids, elle est surtout connue comme condiment traditionnel…des pizzas.

Son nom, en grec « origanon », vient de deux mots accolés « oros »(montagne) et « ganos »(aspect radieux), quel programme! Ressemblant à nulle autre pareille, l’origan était déjà connue comme plante médicinale du temps d’Hippocrate (460/377 av.JC) et de Dioscoride (40/90 ap.JC).

On recommande son infusion contre le catarrhe (inflammation aiguë ou chronique des muqueuses), l’asthme humide et toute faiblesse respiratoire, la faiblesse du système digestif, l’aérophagie, les troubles circulatoires, les maladies du foie, les maux de gorge, la toux, l’aménorrhée (absence de règles) et les douleurs menstruelles.

Mêlé à d’autres plantes aromatiques comme le thym, la sauge, la camomille, on en fait des sachets à utiliser comme cataplasmes chauds de plantes écrasées contre les douleurs rhumatismales, les coliques, les crampes et en bains fortifiants pour les convalescents.

Mode d’emploi

Infusion de fleurs fraîches ou sèches: une pincée par tasse à raison de 3 tasses par jour entre les repas, ou après les repas pour un effet digestif

Cataplasmes chauds: mettre les plantes fraîches (ou réhydratées) entre deux couches de gaze, les écraser avec un rouleau à pâtisserie puis placer le tout sur un couvercle au-dessus d’une casserole d’eau bouillante; appliquer chauds aux endroits douloureux

Bains fortifiants: faire une infusion concentrée des plantes et verser dans le bain chaud

Teinture homéopathique (pharmacie) se conformer à la prescription.

La sarriette vivace (arbrisseau) et la sarriette commune (annuelle) 

Sarriette des montagnes

Sarriette vivace

La sarriette vivace, sous-arbrisseau méditerranéen de 10 à 40 cms, à petites fleurs blanches, est utilisée comme condiment depuis l’Antiquité pour relever les grillades, les sauces,et dans les légumes secs pour éviter les ballonnements. Elle est encore largement utilisée en Provence (appelée poivre d’âne).

La sarriette est aussi une des 5 célèbres « herbes de Provence » avec le thym, le romarin, la marjolaine et l’origan.

sarriette des jardins

sarriette commune

La sarriette commune (ou sarriette des jardins), espèce cultivée dans des sols riches et peu compacts, est d’aspect différent puisque entièrement herbacée, aux feuilles arrondies et molles, aux minuscules fleurs roses, et passe presque inaperçue. On la trouve dans toute la France, sur le bord des chemins, dans les jardins, les cimetières, les champs, le long des voies ferrées, souvent échappées des cultures.

Usages thérapeutiques des deux sarriettes

La sarriette a des propriétés stimulantes, digestives, stomachiques (douleurs d’estomac), diurétiques (augmente le volume des urines pour une meilleure évacuation des déchets), carminatives (empêche les fermentations intestinales), astringentes (resserre les tissus, soigne les plaies), anti-catarrhales (combat les infections des muqueuses nasales, intestinales,…), surtout anti-diarrhéiques et vermifuges.

La sarriette servait autrefois dans l’hygiène alimentaire pour conserver les gibiers faisandés et elle était par ailleurs souvent utilisée pour éloigner les mites des lainages!

Mode d’emploi

Infusion: prendre la plante entière (tige, feuilles et fleurs) fraîche ou sèche, une pincée par tasse, 3 tasses par jour

N.B. Toutes ces plantes aromatiques ne sont pas utilisées en tant qu’huile essentielle car toxiques à fortes doses, l’huile essentielle étant un concentré de l’essence de la plante.

Sources

« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, édition Omnibus, 1ère édition en 1947, ré-édité en 2010 et préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris

« Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard DEBUIGNE et François COUPLAN, éditions Larousse 2009, éditions France Loisirs 2010

Le romarin et la verveine

buisson de romarin

buisson de romarin

 

 

 

 

 

 

feuilles de romarin

feuilles de romarin

 

 

 

Le romarin  est un arbrisseau très touffu et toujours vert, de 0,50 m à 2 m, à rameaux nombreux, dressés, couverts de feuilles longues, étroites et coriaces.

Sa forte odeur aromatique s’exhale au moindre contact. Il fleurit bleu en juin-juillet et est très décoratif. De culture facile, son origine méditerranéenne le rend malgré tout peu adapté à nos grands froids et il risque de geler à partir de -10°c, sinon entièrement, du moins le haut des branches. La repousse s’effectue facilement le printemps suivant (j’en ai fait l’expérience il y a deux ans avec des températures descendues à -15°C).

Utilisé depuis le XVIème siècle, et disponible toute l’année à l’état frais, le romarin possède des propriétés thérapeutiques  grâce à son essence camphrée mais cette même essence, prise en trop forte quantité par voie interne, peut être dangereuse. Aussi le romarin est utilisé principalement en infusion/décoction, peu en teinture-mère (concentré) et jamais en huile essentielle.

Ses effets sont stimulants (pour convalescents, surmenés, organismes affaiblis) mais aussi antispasmodiques (toux, asthme, coqueluche, vomissements spasmodiques, migraines, maladies du cœur,…), diurétiques (augmente le volume des urines pour évacuer les déchets), cholagogues (favorise l’écoulement de la bile dans l’hypertrophie du foie, la jaunisse, l’hépatite, la cirrhose) et vermifuges. Tous ces effets sont extrêmement utiles en hiver dans tous les cas d’infections diverses.

Mode d’emploi

Infusion de feuilles: 1 à 2 petites branches dans un litre d’eau à laisser infuser 10mns, à boire dans la journée par petites gorgées

Mais aussi décoction de feuilles: en lavements contre la diarrhée, en injections vaginales contre la leucorrhée (perte blanche), en gargarismes contre les maux de gorge

Pommade contre les douleurs: ajouter quelques gouttes d’essence de romarin à une base huile, résine et cire d’abeilles. Appliquer cet onguent (1) sur les enflures (œdème, entorse, foulure), sur les contusions et plaies.

 

 

(1) Fabrication d’un onguent: huile végétale (tournesol, amande douce, argan, noisette,…) bio, pressée à froid + cire d’abeille + essence de plante ou huile essentielle ou extrait de plante (pétales, feuilles séchées). Pour les détails de la fabrication, voir le site « ekopédia » « pommade »

 

Verveine officinale

Verveine officinale

La verveine est une plante sauvage appelée populairement « herbe à tous les maux ». Plante sacrée pour les druides, puis presque oubliée par la suite, la verveine officinale n’est plus utilisée aujourd’hui que pour faciliter la digestion.

Cet état tient peut-être au fait de son extrême discrétion: on la rencontre partout, au bord des chemins de toutes nos régions, et pourtant peu de gens la repèrent. Sa taille varie de 30 à 70 cm, sa maigre tige dressée porte de toutes petites feuilles et des fleurs encore plus minuscules qui la font passer inaperçue (sur la photo ci-dessus, une tige et trois fleurs mauves); et elle n’a aucune odeur.

Elle fleurit de juillet à septembre, de couleur bleue/mauve et elle donne son nectar aux abeilles.

Ses vertus sont apéritive et digestive, en tant que plante amère, (contre les vertiges, migraines et somnolences provenant d’une mauvaise digestion), anti-rhumatismale et anti-douleur,en tant que plante astringente, (points de côté, contusions, chocs, foulures, ecchymoses), anti-tussive, en tant que plante anti-spasmodique,(bronchite, coqueluche) et soigne les problèmes cutanés en externe. Elle partage nombre de vertus reconnues au romarin et mérite qu’on s’y intéresse! si la verveine fait partie des plantes indiquées pour faciliter l’endormissement, c’est seulement parce qu’elle favorise la digestion et donc facilite le sommeil.

Mode d’emploi 

Infusion: une pincée de plante entière (fraîche ou sèche) par tasse d’eau; à prendre avant ou/et après les repas (digestion)

Décoction: en compresses contre les coups et contusions

Cataplasmes: faire bouillir la plante entière dans du vinaigre et poser en cataplasme chaud sur les points de côté, les points de pleurésie pour apaiser la douleur, sur les chocs pour réduire les hématomes, sur les rhumatismes.

Exemple de tisane contre l’arthrite, arthrose, rhumatismes:

Pour un litre d’eau, 15 g de reine des prés, 10 g de romarin, 10 g de saule blanc, 15 g de prêle à faire infuser (voir article sur la préparation des tisanes). Boire 3 tasses par jour loin des repas pendant 3 semaines. A savoir que ces « maladies » inflammatoires ne sont que la conséquence d’une toxémie interne de l’organisme et qu’il convient de réformer son alimentation impérativement (alimentation végétale le plus possible) pour voir une amélioration et une guérison. Les quatre ingrédients de cette tisane sont d’ailleurs de puissants dépuratifs, d’où leur efficacité dans ce cas.

Sources:

« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, édition Omnibus, préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice  de l’Ecole des Plantes de Paris, 1ère édition en 1947, ré-édition en 2010

« Petit Larousse des plantes médicinales » Gérard DEBUIGNE et François COUPLAN éditions France Loisirs 2009

« Les 250 réponses de l’herboriste » Marie-Antoinette MULOT édition Dauphin 2009

 

 

 

 

 

 

Le thym et le serpolet

Le thym et le serpolet font partie de la même famille (thymus) avec des propriétés analogues. Plantes aromatiques (qui dégagent un arôme fort) et balsamiques (qui calment les muqueuses des voies respiratoires), elles se cultivent facilement au jardin et, bien que plantes méditerranéennes, supportent des températures jusqu’à -5°C (en-dessous, prévoir une protection sous forme de paillage ou voile tissu).

Pied de thym commun

Pied de thym commun

Le thym, petit buisson compact de 20 à 30 cm de hauteur, se plante en terrain calcaire et argileux bien drainé (n’aime pas l’humidité stagnante). Très utilisé en cuisine, ses vertus thérapeutiques ont été peu à peu oubliées et c’est grand dommage!

feuilles de serpolet

feuilles de serpolet

fleurs de serpolet

fleurs de serpolet

Le serpolet, à la différence du thym, se présente sous la forme d’une plante rampante à fleurs roses ou mauves dressées. Il fleurit du mois d’avril jusqu’au mois de septembre.

Vertus thérapeutiques

Le thym comme le serpolet réveillent les fonctions digestives, soignent toutes les affections spasmodiques et convulsives des voies respiratoires, la grippe, la toux, la coqueluche, l’asthme humide et les rhumes. Son action astringente (resserre les tissus) est efficace dans les hémorragies utérines, la leucorrhée (perte blanche) et, pris en poudre, contre les saignements de nez.

On les indique contre les maladies infectieuses de l’intestin, des reins, de la vessie, du foie, de la rate et autres glandes. Mais le serpolet est utile surtout pour les enfants: vers intestinaux, constipation des bébés, agitation nerveuse (dentition), petits malaises et insomnies en adaptant les quantités (l’action plus douce du serpolet par rapport au thym est à préférer pour les enfants).

Le thym et le serpolet sont rarement pris seuls, plutôt avec d’autres plantes comme la menthe et la mélisse (digestion), comme le tilleul (infection), comme l’anis ou la sarriette (estomac/intestin).

Mode d’emploi

. en infusion (plante entière), 10 à 15 g par litre d’eau, 3 tasses par jour après les repas (digestion)

. en teinture (pharmacie), quelques gouttes dans une infusion de tilleul pour soigner les états infectieux

. en infusion ou décoction (se reporter à l’article « préparation des tisanes »), 30 g par litre d’eau, pour faire des lotions oculaires (inflammations), compresses contre les douleurs névralgiques et les sciatiques, des bains fortifiants (après une grippe), contre les gonflements articulaires (améliore la circulation capillaire)

. en lavements utérins contre la leucorrhée, se servir d’une infusion thym et lavande chaude

et n’oublions pas nos chers compagnons à quatre pattes qui peuvent bénéficier également de ces traitements phyto, notamment comme vermifuge (une poignée de thym bouillie 15 à 20 mns dans 2 à 3 l d’eau à rajouter dans leur eau de consommation).

Bonne expérimentation!

Source: « Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, éditions Omnibus, préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris