Aubépine en fleurs
L’aubépine (appelée aussi épine blanche) est un arbuste épineux, jusqu’à 8 m de hauteur, très répandu en France dans nos campagnes. Cet arbuste est peu exigeant quant au sol, aux températures et à l’exposition. Nous le trouvons en bord de forêts, sur les talus, dans les jardins et au printemps sa floraison donne le signal des plantations aux jardiniers (retour des températures printanières).
Son nom latin « Crataegus » signifie « arbre qui donne la force »(il est particulièrement vigoureux et peut vivre jusqu’à 500 ans) et cela s’explique par ses nombreuses vertus thérapeutiques (tonique cardiaque, sédatif nerveux et diurétique).
Ses fleurs sont toujours utilisées à l’heure actuelle par la médecine allopathique comme tonique cardiaque. Elles renferment des flavonoïdes qui augmentent le flux sanguin vers le cœur en dilatant les artères coronaires, ce qui permet de régulariser le rythme cardiaque et de rétablir la tension artérielle à un niveau normal (fonction équilibrante). Mais les fleurs, les feuilles et aussi les baies sont un sédatif nerveux par leurs vertus antispasmodiques et soignent des troubles tels que l’angoisse, l’insomnie, les vertiges, les bourdonnements d’oreilles. Ces deux vertus thérapeutiques jouent simultanément pour soulager aussi les troubles de la ménopause (palpitations, bouffées de chaleur, irritabilité). En Allemagne les fleurs et feuilles en infusion sont utilisées contre l’obésité pour leurs vertus diurétiques.
De plus l’aubépine est dépourvue de toute toxicité, contrairement à l’autre plante propice à soigner les problèmes cardiaques, la digitaline. le traitement est long à faire effet mais est durable.
Mode d’emploi
En infusion : 1 cuillère à soupe de fleurs ou feuilles dans une tasse d’eau bouillante 2 à 3 fois par jour
En décoction: 10 g de baies séchées rapidement au four pour 1 l d’eau, à boire en 2 jours
Fruits de l’aubépine
Hormis cet aspect thérapeutique, les fruits de l’aubépine (appelés cenelles), ronds et rouge vif à maturité en octobre, servaient autrefois en temps de disette pour fabriquer du pain. Les fruits étaient séchés et broyés en farine. Les cenelles ne servent pas à la consommation de par leur goût fade.
Autrefois considéré comme arbre sacré, par les druides entre autres, on cueillait des rameaux d’aubépine que l’on accrochait dans les greniers pour protéger de la foudre et suspendait à la porte des étables pour protéger les animaux des maléfices. Les chèvres se régalent des feuilles et jeunes rameaux et nous pouvons consommer aussi les jeunes feuilles au printemps en les ajoutant à nos salades. Son bois, très dur, servait à fabriquer des manches de pelles et de bêches.
L’églantier (ou rosier sauvage ou rosier des chiens) est aussi un arbuste épineux, comme l’aubépine, mais beaucoup plus petit, de 1 à 3 m de hauteur. Il pousse sur sol calcaire, profond et riche (ses racines peuvent aller jusqu’à 1 m de profondeur). L’églantier est le rosier sauvage à l’origine de beaucoup de variétés de nos roses actuelles et donc, comme tous les rosiers, sa floraison apparaît plus tard que les autres épineux, en juin, et ses fleurs sont de petites roses à pétales simples, de couleur rose.
Le plus caractéristique et le plus connu chez l’églantier sont ses fruits, les cynorrhodons (appelés « gratte-cul » à cause de ses poils urticants), de forme ovoïde, rouge foncé et à maturité en octobre. Les feuilles de l’églantier déjà tombées en octobre, il ne reste que les fruits très visibles.
Ses propriétés thérapeutiques sont importantes: astringents (resserrent les tissus), diurétiques (augmentent le volume des urines pour faciliter l’évacuation des déchets) et antiscorbutiques (riches en vitamine C). Ils sont utilisés surtout dans les problèmes rénaux, pour favoriser la digestion, contre la diarrhée, les nausées, les crampes d’estomac.
Mode d’emploi des cynorrhodons
Infusion (pour effet astringent et calmant) : 50 g par litre d’eau, faire bouillir 10 minutes maximum pour garder une grande partie de la Vit.C. Filtrer. Boire à petites gorgées dans la journée.
Décoction (diurétique): 50 g par litre d’eau en décoction prolongée en réduisant l’eau de moitié par ébullition
Poudre de cynorrhodons desséchés (antiscorbutique): 50 à 60 cg par jour
En marmelade (antiscorbutique): récolter les cynorrhodons après les premiers froids, enlever avec une cuillère à café les graines et leurs poils urticants, hacher la partie charnue, ajouter un poids égal de sucre, brasser longuement le mélange qui conserve ainsi toutes ses vitamines
Nous pouvons aussi utiliser ces baies en compote et confiture en les préparant comme pour la marmelade (ci-dessus).
Le prunellier (ou épine noire) est un arbuste épineux de 1 à 4 m de hauteur qui aime les sols riches en humus et les situations ensoleillées. Très répandu en France, il existait déjà 3 000 ans av JC puisque des noyaux ont été retrouvés sur des sites de l’époque néolithique. Le prunellier a une durée de vie normale d’environ 40 ans et vit souvent en compagnie de l’aubépine et du noisetier. Muni de racines rampantes, il colonise facilement les talus qu’il stabilise.
Très épineux, il sert de refuge aux oiseaux qui peuvent y nicher à l’abri des prédateurs et qui raffolent de ses baies. Sa floraison en début de printemps est le premier nectar que les abeilles peuvent butiner. Ses baies noires bleutées apparaissent à la fin de l’été mais ne sont consommables qu’après les premières gelées (grande astringence). Le prunellier est également bénéfique pour les hommes grâce à ses vertus curatives (diurétique, laxatif, dépuratif et astringent):
Ses fleurs sont un laxatif doux; ses feuilles sont dépuratives (aide à l’élimination des déchets); ses fruits, riches en Vitamine C comme les cynorrhodons, et très astringents soignent la diarrhée, les irritations des voies urinaires, et sont utilisés en bains de bouche contre les inflammations des gencives.
Mode d’emploi
Infusion de fleurs (dépuratif et laxatif): 20 à 30 g par litre d’eau, 2 à 3 tasses par jour comme dépuratif et 1 tasse à jeun comme laxatif pendant quelques jours
Décoction de baies (astringente): 30 à 50 g de baies dans un litre d’eau, à boire par tasses dans la journée
Vin de baies (astringent): 1 ou 2 poignées de prunelles mûres, séchées au four, et infusées dans 1 l de vin rouge, ou cuites dans ce vin
Teinture homéopathique en pharmacie contre les maux de tête, les coliques, flatulences, douleurs des voies urinaires et la leucorrhée.
Source : « Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor Fournier, édition Omnibus présentée par Clotilde Boisvert, fondatrice de l’Ecole des Plantes à Paris.
Nota Bene: Les plantes sont un merveilleux outil mais pas sans une réforme de notre alimentation et de notre mode de vie. Nous en tirerons le maximum de bienfaits en simplifiant le plus possible notre nourriture: fruits mûrs, légumes mûrs et colorés, graines et noix, en laissant plus de place au repos, au sommeil, à l’exercice physique modéré et à la lumière naturelle, à une respiration ample. Essayons de changer tout cela chez chacun de nous avant de vouloir changer le monde.