La lavande, plante méditerranéenne par excellence, est connue de tous. Plante aromatique et balsamique (qui calme les muqueuses des voies respiratoires) comme l’hysope et le romarin, elle porte des feuilles étroites et lancéolées le long de la tige dressée et un bouquet de petites fleurs bleu-mauves à l’extrémité.
Cultivée en masse sur des pentes rocailleuses calcaires bien exposées, principalement dans la région méditerranéenne mais aussi dans les Cévennes, une partie des Pyrénées et en Corse, c’est l’une des espèces les plus mellifères très appréciées par les insectes butineurs.
Employée principalement en pharmacologie et dans la cosmétique, on retrouve la lavande sous de multiples formes (alcools, vinaigres, eaux de toilette, mais aussi comme « bois » de chauffage). Ses vertus thérapeutiques sont très étendues et se prêtent à toutes sortes de préparations: infusion, essence, huile essentielle, alcoolature…Elle devrait faire partie de notre pharmacie au quotidien car elle soulage bien des maux.
Vertus thérapeutiques
. stomachique (fortifie l’estomac)
. diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure élimination des déchets)
. sudorifique (fait transpirer pour une meilleure élimination des déchets par la peau)
. cholagogue (fortifie le foie)
. carminative (expulse les gaz de l’intestin)
. stimulante (fortifie l’organisme en accroissant l’énergie des fonctions organiques et accélère la circulation)
. antispasmodique (calme les convulsions, les spasmes, les états nerveux)
. vermifuge (combat les vers intestinaux)
Mode d’emploi en usage interne
. en infusion (fleurs ou fleurs et feuilles): 2 à 3 tiges par (grande) tasse type « mug » ou une à deux pincées de plante séchée par tasse, 3 à 4 tasses entre les repas (pour l’appareil digestif dans son ensemble)
. essence de lavande (en pharmacie), 4 à 5 gouttes dans une tisane ou sur un morceau de sucre (même fonction que l’infusion) ou en gargarismes dans un peu d’eau
Mode d’emploi à usage externe
. en infusion comme lotions oculaires (quelques gouttes de l’infusion dans chaque œil), comme lotion capillaire (apaise le cuir chevelu)
. en décoction contre les rhumatismes, la goutte, les enflures et contusions, les ecchymoses, les bleus, les luxations, les entorses: faire des compresses à laisser sur les zones douloureuses
. en sachets de fleurs séchées que l’on applique sur les contusions
. en bains comme fortifiants pour les enfants, pour soigner les rhumatismes, la goutte
. en macération des fleurs dans de l’eau de vie pour nettoyer et aider à la cicatrisation des plaies et ulcères; on peut se servir également de l’essence de lavande pour le même usage (compresses)
. en applications d’essence de lavande sur la poitrine après des maladies graves du poumon (congestion pulmonaire, pneumonie) pour tonifier cet organe
De plus, les sachets de fleurs de lavande séchées s’emploient pour parfumer les armoires de linge et écarter les mites.
La lavande est une panacée! Usons et abusons de cette merveille de la nature!
fleurs et feuilles de mauve
La mauve, beaucoup moins connue que la lavande, se rencontre souvent dans les jardins et dans les terrains vagues, les bords de chemins à l’état spontané. Commune dans toute la France, sauf en région méditerranéenne, elle fleurit tout l’été.
Parfois plante semi-rampante à tiges longues (10 à 40 cms), à feuilles arrondies et petites fleurs mauves, comme la mauve à feuilles rondes, parfois plante haute dépassant un mètre, à feuilles découpées et grandes fleurs mauves, comme la mauve sauvage (ou mauve officinale), parfois plante dressée (à hauteur d’homme) à feuilles arrondies, velues et crépues, à petites fleurs roses pâles, comme la mauve crépue, on la trouve aussi sous d’autres dénominations en tant que plante ornementale cultivée: la lavatère et la mauve trémière bien présentes dans nos jardins.
mauve trémière
lavatère
Toutes ces variétés de mauves sauvages ou cultivées possèdent les mêmes propriétés thérapeutiques.
Vertus thérapeutiques
. émolliente (ramollit et détend les parties enflammées ou irritées)
. adoucissante (calme les tissus irrités)
. diurétique (augmente le volume des urines pour une meilleure élimination des déchets)
. pectorale (adoucissante dans les bronchites)
Mode d’emploi à usage interne
. en infusion, une à deux pincées de plante sèche (fleurs, feuilles ou racines) par tasse style « mug », 2 à 3 tasses par jour, contre les irritations diverses des systèmes digestif, urinaire, respiratoire, stomacale, les inflammations des muqueuses en général (bronchites, toux, maux d’estomac, maladies de la vessie et des reins, rougeole, scarlatine des enfants, constipation)
. en gargarismes (infusion) contre les maux de gorge, les angines, les amygdalites, les inflammations des gencives
. infusion en lavements contre les coliques, contre les migraines suite à une auto-intoxication (intestins enflammés et congestionnés)
Mode d’emploi à usage externe
. en décoction ou compresses de feuilles écrasées à appliquer sur les zones douloureuses et enflammées de la peau, sur les furoncles, abcès, dans les crises de goutte (cataplasmes chauds)
. en bains contre les maladies de la peau (inflammations, ulcères), en bains oculaires contre les inflammations des paupières, la conjonctivite
La mauve fait partie des plantes pectorales(soigne les poumons) dans la « tisane des quatre fleurs »: Antennaire, coquelicot, mauve et tussilage ou dans la « tisane des sept espèces »:les quatre précédentes plus bouillon blanc, guimauve et violette.
Notre mode de vie actuel (stress, alimentation inapproprié) est la source de multiples inflammations de toutes sortes, internes et externes, et la mauve se révèle être une source de bienfait pour tous ces maux. Malheureusement elle est souvent ignorée. Redécouvrons-là!
Source:
« Dictionnaire des plantes médicinales et vénéneuses de France » Paul-Victor FOURNIER, édition Omnibus, préfacé par Clotilde BOISVERT, fondatrice de l’Ecole des Plantes de Paris, 1ère édition en 1947, ré-édition en 2010