Les arbres de chez nous


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Grands arbres massifs, le hêtre et le charme peuvent atteindre 20 m de hauteur. L’écorce lisse et gris terne n’est ni fissurée, ni écailleuse chez le hêtre, à l’inverse du charme. Leurs feuilles, presque identiques, (de forme ovoïde et très nervurées) se distinguent chez le hêtre par la présence de bords ondulés avec de longs cils blanchâtres et chez le charme par la présence de bords dentelés (« le charme d’Adam (dents) est d’être (hêtre) à poil » merci Julien !).

Le fruit du hêtre s’appelle faine, pointu, brun brillant, recouvert d’une petite bogue semblable à celle de la châtaigne.

Le petit fruit du charme est entouré d’une bractée à trois lobes vert pâle ; plus tard la bractée devient une aile qui, au gré des vents, peut voler sur plus d’un km et ainsi se disséminer.

Au contraire du hêtre au tronc très massif, le charme supporte très bien la taille et l’élagage. Le bois du charme, compact et dur, servait autrefois à la fabrication des pignons et des roues dentées des moulins.

Mais vous retrouverez plus facilement le hêtre qui est une espèce forestière importante, le feuillu le mieux adapté au climat actuel en Europe.

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Le frêne : Encore plus haut que les deux précédents, le frêne peut atteindre 40 m de hauteur, l’un des plus hauts feuillus d’Europe.

Le tronc, de couleur brun-gris, est très droit et plus élancé, couvert de sillons longitudinaux. On le reconnait facilement à ses feuilles, très longues, composées de 9, 11, voire 13 folioles opposées et aussi à ses bourgeons noirs. Les fruits sont en grappes et ressemblent à des ailes, brunes à maturité et pointues.

Assez courant en Europe, il est souvent planté comme arbre ornemental dans les parcs et le long des avenues à condition d’y trouver suffisamment d’humidité.

Le chêne : C’est certainement le plus connu de nos feuillus. Ceux que nous avons vus, les plus courants dans la région, sont des chênes à glands sessiles, ou chêne rouvre. Très haut comme le frêne, ses branches partent très bas sur le tronc. L’écorce de couleur gris-brun se couvre de petites fissures rapprochées. Comme le charme, les fleurs sont des grappes de chatons et les fruits sont, bien entendu, les glands, nourriture préférée des sangliers.

Le chêne a une écorce riche en tanin, dont on se servait en tannerie avant l’introduction des produits chimiques. On pelait l’écorce sur place juste après la coupe. Puis l’écorce était mise à sécher avant d’être broyée dans un moulin à tan, moulin qui était installé sur le premier étang (étang de la Loge) avant la révolution. Le bois de chêne, dense, solide et résistant, est toujours très utilisé pour la confection de meubles.

L’orme : L’orme champêtre a quasiment disparu, victime d’un champignon amené par un coléoptère parasite de l’écorce de l’arbre (scotyle). Le champignon a fait son apparition en Hollande au début du XXème siècle et tous les ormes sont menacés.
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Seuls les sujets  suffisamment isolés les uns des autres sont moins attaqués et survivent.

Les feuilles de l’orme ressemblent à celles du hêtre et du charme, la base est asymétrique, les bords très dentelés, et nervurées. Les fruits sont reconnaissables entre tous, grappes de pastilles vert pâle avec en son centre une petite graine. Le bois d’orme était très apprécié autrefois pour sa grande résistance à la flexion.

                  feuille d'orme champêtreFeuilles et fleurs d’orme

fleurs d'orme champêtre

 L’aulne (ou aune glutineux) : à ne pas confondre avec l’aune blanc. L’aulne peut atteindre 25 m de hauteur, de port étalé et arrondi. L’écorce gris-brun se divise en plaques allongées ou carrées. Les feuilles sont presque en forme de cœur, le bord légèrement ondulé. Les fleurs, comme le charme et le chêne, sont des chatons. Les fruits ressemblent à de petites pommes de pin très brunes, appelés strobiles. Ils sont récoltés en automne et en hiver pour divers travaux manuels et en décoration.

L’aune blanc : C’est un petit arbre par rapport aux précédents, 3 à 15 m de hauteur. Les branches démarrent à ras du sol et son port est triangulaire. L’écorce, verdâtre gris foncé, porte de nombreuses lenticelles (granuleux au toucher). Les feuilles ressemblent elles aussi à s’y méprendre aux feuilles de l’orme, du hêtre et du charme et on le reconnait à ses fruits, appelés scrobicules, verts avant maturité et en forme de petites pommes de pins brunes ensuite, comme l’aulne.

L’aune blanc est souvent planté dans un terrain brut, en friche pour l’enrichir en matière azotée. Les racines des aunes vivent en symbiose avec certains champignons microscopiques. Elles forment pour ces bactéries des bulbilles où s’installer. Ces bactéries, en échange, fixent l’azote de l’air et le mettent à disposition des racines (« On a toujours besoin d’un plus petit que soi » La Fontaine).

Le pommier sauvage : La pomme sauvage, de la taille d’une grosse noix, vert-jaunâtre, est acide (très astringente). Pourtant autrefois les hommes la consommaient, et le pommier sauvage est à l’origine des nombreuses variétés de pommiers actuelles. Les pommiers sauvages sont devenus rares et certains musées de plein air en Allemagne se sont fixés pour tâche de les collectionner afin de les conserver.

Photos extraites du compte-rendu de la sortie herboriste du 22 septembre 2013 aux Etangs de Commelles.